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Le Printemps afro-créole de Lorraine, savant mélange d'activités pluriculturelles, mais aussi campagne de sensibilisation visant à balayer les préjugés, offre un précieux espace d'expression à la communauté d'outre-mer, son cortège de traditions « mais aussi ses problèmes. Le Printemps afro-créole de Lorraine permet de dire qui sont les Antillais, les Réunionnais, ces Français d'outre-mer et d'Afrique. La plupart de ces familles, n'ont plus de contacts avec leurs terres d'origine.

Autour des ateliers thémathiques du Printemps afro-créole de Lorraine, il s'agit de se réunir pour mettre en valeur cette culture, l’identité de cette population, son économie.

Une communauté à besoin d'habiller son environnement de sa culture : la Créolitude. La Créolitude, qui est un processus universel, n’est donc pas revendiquer, c’est, naturellement, concevoir autrement !…   C’est cela, et ne m’en veuillez pas de le croire, c’est peut-être en définitive parce que la Créolitude est poésie qu’elle atteint à la noblesse de l’esprit, qu’elle pose comme l’encre sur le papier, tel le souffle sur l’inanimé, la vie en un seul et unique partage. Car, de mon point de vue, il est indispensable de proposer cette «autre manière de reconnaissance» en faveur des Afro-créoles, et de ceux qui s’en réclament, que la simple revendication identitaire.

Jonas 1

Dr Jonas Daniel RANO

Qualité : 

• Docteur d’État, ès Lettres.

• Chercheur correspondant au CREM (Université de METZ), depuis 2013.

• Chercheur associé à l’A.U.F., depuis 2009.

• Chercheur associé à l’ITEM (Plate-forme scientifique du CNRS), depuis 2007.

• Ecrivain et Essayiste : Prix du roman historique / Prix de la Francophonie, 1987.

Décorations officielles françaises :

• Chevalier des Arts et des Lettres (2013) ;

• Titre de Reconnaissance de la Nation (2006) ;

• Chevalier de l’Ordre national du Mérite (1999) ;

• Médaille de l’Internationale des Arts (1997).

« Voyage au fond de moi-même. J’étais toujours assis sur la borne esquintée, route nationale sept (entre Trois-Rivières et Sainte-Luce, en Martinique), voyageant à la rencontre de moi-même. Densité et légèreté ; nombre d’images défilaient, suivant leur rythme propre dans mon esprit. Cela dans une totale dualité. Nuit, lumière. Profondeur, étendue. Ombre,

jour. J’étais bien là, Moi qui accordait au jour et à la nuit la faculté de figurer un troisième monde : le voyage au fond de moi-même. J’étais convaincu en ce « lieu » que ma pensée, loin d’être un lieu commun, rejoignait d’autres pensées, celles du monde ; une pensée du monde.

J’y voyais depuis toujours la substance tangible du métissage ; la sève de notre vie, la substantifique moelle de notre créolitude.

J’avais le sentiment, tout à coup, de m’emporter envers ceux qui portent toute agression contre plus faible que pauvre. Des hommes de courage ? Présidents, ministres, professeurs ou directeurs de quelque chose, ne sont-ils pas tous, tout-puissants ! Ignorent-ils que ceux qui s’élèvent en juges auront eux-mêmes la gorge tranchée par leurs bourreaux ? Les peuples qui pleurent, les peuples qui souffrent, les peuples qui sont colonisés ne sont pas ignorants ; ils n’ignorent pas que le grain séparé de l’ivraie nourrit le Tout-monde.

Un des principes fondamentaux de la liberté est de penser, de dire, de créer. Et que toute restriction qui y est apportée devrait être justifiée aux regards des principes supérieurs qui garantissent contre l’arbitraire : or, les savants barbares ont de plus en plus tendance à vouloir substituer leur volonté et leurs cultures à celles des Afro-créoles. Certes, ces Barbares sont des gens de bonne volonté, bien-pensants, mais à la démarche plus ou moins colonialiste.

En fait, ils répugnent à voir grandir les Créoles comme les Africains, dont les Racines des malheurs n’ont jamais été mises en lumière avec honnêteté.

Au regard des réflexions abouties par les intellectuels du monde afro-créole, j’essaye de ne pas laisser quelque conformisme s’installer et faire partager de nouveaux champs d’information en contrepoint de la curiosité des sciences exotiques, qui sont aujourd’hui le plus politique qui soit. Certes, quand nos « Savants-Vieux » défendent bec et ongles leur « immortalité », ils détiennent, par-devers nous, les clefs de notre affirmation évidente. Grognons, ils ne communiquent pas

ou si peu, ne transmettent pas ou si peu, et cautionnent de facto la démarche nihiliste des savants-barbares. Forcément, notre espace de liberté individuelle s’en trouve restreint. Et nous nous retrouvons, chaque jour, un peu plus orphelins, hors champ, noyés dans le triste nivellement voulu par l’Inhumain-législateur. C’est une injure faite au peuple créole. Qui s’en émeut ? Et c’est ainsi que l’hégémonie de la culture de masse massacre l’identité dans la culture traditionnelle.

Tous aux urgences ! Il nous faut donc préserver nos racines créoles et, africaines, en refusant dorénavant le « rabotage » sournois de toute culture singulière ou traditionnelle. C’est ainsi…

De ce point de vue, j’affirme que les Initiés, comme les gens d’avant-garde, ne sont pas forcément dans les rangs de la protestation, ils conçoivent autrement.

En m’intéressant à l’histoire de ma créolitude sans chercher à réveiller la frustration des vieux démons de la négritude, ou de la spiritualité, en évoquant – ou invoquant – des esprits malins, je m’appesantis simplement mais suffisamment sur la nécessité d’une approche de la littérature créole sachant s’inscrire dans l’histoire des techniques interprétatives.

Très loin de la cacophonie médiatique de mes pairs, de l’écholalie de mes compères créoles, il me semble avoir expliqué ce qu’est ma créolitude : un état d’être. Je me sens bien dans ces moments où la beauté de la vie, celle de la nature, celle de l’esprit, n’en font qu’une ; cette beauté qui sans cesse vient me cueillir. Lorsque l’homme a rencontré la Beauté, pour lui, plus rien désormais n’a le même goût. Il ne lui reste plus qu’à aimer cette beauté et mourir. Le plus tard possible, j’en conviens. C’est dans ces moments que le fonds de moi-même remonte à la vie dans une interpénétration de ma raison libérée, décolonisée. C’est la forme de ma nature vraie. Il est alors une communication, plus encore une communion, avec la nature environnante. Et comme le fonds de notre vie, cette nature vraie remonte avec force, nous retrouvons notre véritable personnalité. Notre être primordial.

Dès cet équilibre atteint, avec humilité, nous pouvons étouffer, avec modestie, toutes les pensées parasites qui nous assaillent pour ne nous consacrer qu’à une seule : comment être soi sans se fermer au monde et comment s’ouvrir au monde sans se perdre soi-même ? »

 

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