Créer un site internet

Silences et cicatrices

Creolitudes

La profondeur de pensée et la qualité d’écriture de ce livre ne passent pas inaperçues ; jouant sans cesse entre histoire et actualité, poésie et politique, sans jamais rien diminuer « des déchirures, des silences et des cicatrices », mais sans rien réduire non plus de la créolité et de la francophonie, Jonas Rano mène son essai avec vigueur et lucidité. S’il faut reconnaître à Jonas Rano une qualité, c’est la mise en évidence de l’ambiguïté ou insuffisances de certains termes : Antillanité, négritude, créolité, créolitude. Les insuffisances d’une certaine approche par le passé de la réalité antillaise proviennent - notamment dans le cas de la négritude - non du fait d’avoir affirmé l’identité nègre mais résident dans le fait d’avoir rattaché systématiquement l’Antillais à une seule dimension, et nié la pluralité raciale qui fonde sa spécificité.

Mais le cri le plus fort de Rano paraît être celui qu’il élève contre la xénophobie raciale et sociale dont les Antillais et Africains sont victimes. L’heure est donc à l’autogestion « pour que demain les rapports de force deviennent un enjeu, un équilibre, et qu’enfin les Créoles et les Noirs sachent se dévêtir de leur « habits » d’excuses, en repoussant par leurs compétences les velléités xénophobes et tout en endoctrinement ».   http://bit.ly/1vwiwkF

×